Woody Allen a écrit je crois, à moins que ce soit Groucho Marx ou autre penseur majeur du XXème siècle: "Quand j'entends le mot culture je sors mon revolver". Mon intention n'est pas de tirer un trait définitif sur la Culture avec un grand "C", je n'ai pas cette prétention et vous comprendrez pourquoi à la lecture des lignes suivantes. Non, je veux en finir avec Ma Culture, ou tout du moins celle que l'on me prête. En effet, j'ai l'image (tout au moins au sein de mon milieu professionnel) de quelqu'un étant, si ce n'est érudit, tout du moins lettré. Celà aurait même pu porter préjudice à cette formidable carrière que le monde m'envie (HaHa, j'y reviendrai certainement à l'occasion d'un prochain article) si l'un de mes anciens chefs n'avait attiré mon attention sur le sujet et conseillé de faire attention à l'étalage de cette prétendue culture. Etonnamment drôle, surtout lorsque l'on sait qu'en fait je n'ai JAMAIS RIEN LU. Attention, quand je dis "rien lu", j'exclue les traditionnels "Misérables" de Balzac ou autre "Assommoir" (le bien nommé) de Zola que l'on nous inflige durant notre scolarité, de préférence à un âge complètement inadapté à de telles lectures, en espérant nous inculquer aux forceps un peu de cette Culture qui pourrait, sur un malentendu, nous aider à sortir du lot dans d'hypothétiques futures soirées mondaines. Le tout alors que nos seules préoccupations du moment sont:

a) de savoir si Ludivine nous invitera à sa soirée samedi prochain

b) si oui "est-ce que j'aurai d'ici-là le temps de me débarrasser de ce satané bouton?".

Non: ce que j'ai beaucoup lu en fait à cette époque, car en fait Ludivine ne m'invitait jamais (sic), c'est de la science fiction. Ceci explique sans doute celà (je parle de Ludivine). Alors pourquoi cette réputation à l'age adulte ? Très simple: étant enfant puis ado, j'étais affublé de la capacité de retenir à peu près tout ce qui me tombait sous les yeux ou dans l'oreille (ce qui fera d'ailleurs probablement l'objet d'un autre article sur la mémoire). C'est ainsi que j'ai retenu quantité de citations ou extraits variés d'ouvrages divers dont je n'ai pour la plupart jamais ouvert une traitre page. j'en donnerai pour exemples, au hasard: "Objets inanimés avez vous donc une âme" (G.De Nerval ?), "Longtemps je me suis couché de bonne heure" (M.Proust), "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage" (J.De la Fontaine), "La chair est triste hélas et j'ai lu tous les livres" (S.Mallarmé, elle là j'aime bien la recaser tout de même), "Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se brise", etc, etc... Tout celà est absolument inutile vous en conviendrez, si ce n'est pour jouer les roitelets dans des royaumes de mal-voyants.

Cette culture, Ma culture n'est donc en fait qu'une imposture, plutôt innocente il est vrai, mais je tenais à apporter ces précisions et en finir avec cet épineux dossier (d'où le titre).

Voilà, j'espère vous avoir, si ce n'est diverti, au moins changé les idées quelques instants, et vous donne Rendez-vous pour un futur article si mon humeur et mon courage le permettent, ou si vous avez la gentillesse de poster des commentaires m'encourageant à reprendre le clavier. Si vous avez pris plaisir à lire ces lignes, merci de faire connaitre ce modeste blog autour de vous, et pourquoi pas de me suggérer des thèmes que vous aimeriez me voir aborder.

En vous souhaitant.